1985-2006 - Histoire de savoir
1985 : Cap sur le monde
Ne ménageant aucun effort pour assurer un caractère international à ses activités, l’Université met sur pied un Bureau de la coopération internationale. En 2000, devant la multiplication des projets avec l’étranger, le Bureau est remplacé par la Direction des relations internationales, créée afin de mieux répondre aux nouvelles priorités d’internationalisation de l’Université. La DRI a le mandat général de coordonner les relations et les échanges internationaux des départements. Avec plus de 5000 étudiants étrangers, l’UdeM se classe parmi les universités canadiennes les plus cosmopolites.
1987 : La bibliothèque idéale
Longtemps enfouie dans le sous-sol obscur du Pavillon Lionel-Groulx, la bibliothèque des lettres et sciences humaines, la plus importante de l’Université, déménage en 1987 dans l’édifice Samuel-Bronfman. D’une superficie de 9500 m2 répartis sur sept étages, le nouveau pavillon compte 1000 places de lecture et donne accès à toutes les ressources électroniques nécessaires à la recherche en sciences humaines. En 2002, la BLSH alignait sur ses rayons plus de deux millions de documents, dont 800 000 monographies et près de 500 000 périodiques, et son Service des livres rares et des collections spéciales regroupait plus de 80 000 documents, dont quelques incunables.
1987 : La recherche appliquée
« Il n’y a pas de recherche appliquée, il n’y a que des applications de la recherche », disait Pasteur. En 1987, l’UdeM se dote d’un organe chargé de faire le pont entre la recherche fondamentale et le milieu de l’entreprise privée. Le Bureau de liaison Entreprises-Universités aide les professeurs à passer du laboratoire au marché. Il facilite les contacts professionnels avec les grandes entreprises et encadre les projets de transfert technologique élaborés à partir des découvertes faites à l’Université. Il seconde également les chercheurs dans l’obtention de brevets et l’enregistrement de droits d’auteur.
1988 : L’UdeM prend le métro
Le 4 janvier, les étudiants et les employés accèdent pour la première fois à l’Université en métro. Le prolongement de la ligne 5 jusqu’à Snowdon enrichit le réseau des transports en commun de trois nouvelles stations qui desservent le campus : Édouard-Montpetit, Université-de-Montréal et Côte-des-Neiges. Environ 1432 mètres séparent la station Édouard-Montpetit, qui donne accès au CEPSUM et à la Faculté de musique, et la station Côte-des-Neiges, située près du pavillon Jean-Brillant et des HEC de l’avenue Decelles. En 2002, 2,4 millions d’usagers ont transité par la station Université-de-Montréal uniquement.
1989 : Polytechnique, 6 décembre
Ce jour-là, un homme, fusil-mitrailleur au poing, s’introduit dans l’École Polytechnique et abat sauvagement 14 personnes avant de s’enlever la vie. Treize étudiantes et une employée. Toutes des femmes. Depuis, le 6 décembre de chaque année, Polytechnique se souvient. Une fondation assure la commémoration annuelle de la tragédie, qui fit également une quinzaine de blessées. Une plaque sur la façade de l’immeuble rappelle en permanence le nom des victimes et la place du 6-décembre-1989, angle Decelles et Queen-Mary, souligne la réalité de la violence faite aux femmes.
1991 : Ici l’UdeM
Avec l’aval du CRTC, la première station de radio étudiante de l’UdeM entre en ondes sur la fréquence 89,3 de la bande FM. CISM est considérée comme la plus importante radio étudiante du monde francophone : 10 000 watts de puissance, un rayon d’action de 60 kilomètres, une équipe de 275 bénévoles, 80 émissions par semaine. Pour les médias électroniques, la station constitue un formidable incubateur de talents : Véronique Cloutier et Pierre Vachon ont fait leurs dents sur sa console. CISM loue sa fréquence au Festival de Jazz de Montréal et, à compter de l’automne 2003, elle commentera en direct les matchs de l’équipe de football de l’UdeM.
1992 : L’ethnicité à l’étude
Le Centre d’études ethniques de l’Université de Montréal est inauguré en 1992 afin d’abriter la Chaire en relations ethniques, mise sur pied grâce à une collaboration entre le ministère du Multiculturalisme et de la Citoyenneté et l’UdeM. Le Centre s’associe à de nombreux groupes d’études sur l’ethnicité et élargit la base de ses partenaires pour devenir un centre interuniversitaire. Son leadership l’amène à fonder en 1996 Immigration et métropoles, un centre orienté vers la recherche appliquée sur l’intégration des immigrants. Le CEETUM participe aussi à la mise en œuvre de la stratégie d’adaptation au pluralisme de l’UdeM.
1993 : Quartier libre, journal étudiant
Lancé en 1993 après le naufrage du « Continuum », le Quartier libre renoue avec l’esprit de son ancêtre, Le Quartier latin, et s’affiche fièrement comme « le journal des étudiants de l’UdeM ». Indépendant de la FAÉCUM et financé par une cotisation étudiante et la vente d’espaces publicitaires, ce bimensuel est rédigé, monté et géré par des étudiants qui veulent tâter du journalisme sans nécessairement en faire une carrière. Il tire à 15 000 exemplaires et est distribué gratuitement sur le campus. Plusieurs figures du monde médiatique et littéraire y ont fait leurs premières armes, dont le directeur des pages culturelles du Devoir, Jean-François Nadeau.
1996 : Les HEC déménagent
L’École des Hautes Études Commerciales, qui logeait avenue Decelles depuis 1970, porte ses pénates rue Côte-Sainte-Catherine, non loin du collège Jean-de-Brébeuf. Le nouvel immeuble ultramoderne, d’une superficie de 25 000 m2, est équipé de salles de classe en hémicycle, d’un réseau de 420 kilomètres de câbles à fibres optiques et de plus de 7200 prises réseau, ce qui permet aux étudiants et professeurs d’être reliés en permanence à Internet. De larges verrières assurent un éclairage naturel tout à fait exceptionnel. Cette réalisation a valu aux firmes associées d’architectes Dan S. Hanganu et Jodoin, Lamarre, Pratte et associés un prix d’excellence en architecture.
1996 : Le couperet
Les années 90 sont marquées par une réduction sans précédent des subventions gouvernementales aux universités. Pour enrayer la crise imminente, l’UdeM met sur pied le Groupe de réflexion sur les priorités institutionnelles, qui a pour mandat de trouver des moyens d’aider l’Université à absorber des compressions de l’ordre de 60 M$. Le rapport du GREPI, présenté à l’automne 1996, tombe comme un couperet : une réduction de 20 % du personnel administratif et du corps professoral est nécessaire pour assurer la survie de l’établissement. Quelque 500 employés de l’UdeM se prévaudront du programme de départs volontaires.
1996 : L'UdeM écrase
C’est la fin des mégots. Comme la plupart des institutions publiques, l’UdeM devient officiellement un espace sans fumée. Les agents de sécurité sont tenus, en vertu de la Loi sur la protection des non-fumeurs, de distribuer des constats d’infraction. Les fautifs doivent payer une amende automatique de 20 $ et les récidivistes impénitents sont passibles de sanctions qui peuvent monter jusqu’à 200 $. Tolérée pendant quelques années dans les restaurants et les cafétérias, la cigarette est aujourd’hui proscrite sur l’ensemble du campus. Il n’y a que les chambres des résidences où il est encore permis d’en fumer une.
1996 : Le CHUM, d’hier à demain
Le projet d’un centre hospitalier relié à l’Université de Montréal remonte aux années 20. Il faut attendre 1996 pour qu’un centre universitaire voué aux soins à la population, à la recherche et à l’enseignement voit enfin le jour. Né de la fusion des hôpitaux Notre-Dame, Saint-Luc et Hôtel-Dieu, le Centre hospitalier de l’UdeM constitue le plus grand centre ambulatoire au Canada : un corps de 900 médecins, 300 résidents et 250 externes, 1200 lits, plus de 700 000 visites en clinique externe par année et près de 200 000 à l’urgence. En 2000, Québec annonçait l’implantation prochaine du CHUM dans un nouvel immeuble situé sur un site unique.
1998 : Pour l’amour de l’art
La Faculté de l'aménagement inaugure un nouveau Centre d’exposition, qui répond aux normes muséologiques d’aération, d’humidité, de contrôle de température, de sécurité et d’éclairage. Le Centre doit servir de carrefour aux arts et aux sciences et sert de vitrine aux travaux des finissants de la Faculté. Il met également en valeur les différentes collections de l’Université de Montréal. À l’occasion du 125e anniversaire, le Centre exposera, dès le mois d’août 2003, une sélection des quelque 780 œuvres de Riopelle, Borduas, Pellan, Ferron, Leduc, Lemieux, Fortin et Laliberté que compte la collection permanente de l’UdeM.
2000 : Starbuck II, le clone
Lawrence C. Smith et son équipe de la Faculté de médecine vétérinaire parviennent à cloner le célèbre taureau reproducteur Hanoverhill Starbuck, auquel on prête la paternité de quelque 200 000 vaches. Il s’agit non seulement du premier veau cloné, mais aussi du premier clonage réalisé à partir de cellules adultes, prélevées sur l’animal un mois avant sa mort. Le docteur Smith, qui a lui-même mis au point la technique de transfert nucléaire employée pour le clonage de Dolly, a eu recours à une technologie qui permet d’abaisser considérablement le nombre d’essais. À sa naissance, Starbuck II pesait 54,2 kg et, selon les témoins, pleurait… comme un veau!
2000 : Un monde de projets
C’est le thème choisi par l’Université de Montréal pour sa dernière campagne de financement. Objectif : 125 millions de dollars. Lancée sous la coprésidence d’André Caillé, président d’Hydro-Québec, et de Robert Brown, alors président de Bombardier, cette campagne vise à faire de l’Université et de ses écoles affiliées un complexe universitaire de stature internationale. Les fonds doivent servir à financer 150 projets de recherche et la construction de nouveaux édifices sur le campus. Trois ans après son lancement, le baromètre de la campagne marquait 218 M$, un succès sans précédent pour une université francophone du Québec.
2001 : Statistique Montréal
L’Institut de statistique de l’UNESCO s’installe dans l’ancien pavillon de l’École des Hautes Études Commerciales. Créé en 1999, l’Institut a préféré Montréal à Paris, Birmingham et La Haye pour établir son quartier général. L’ISU se propose de documenter des sujets d’intérêt public comme l’éducation, la science et la technologie, la culture et la communication et de créer des bases de données à l’intention des décideurs publics des États membres de l’UNESCO. Pour les universités montréalaises en général, et pour l’UdeM en particulier, l’ISU arrive à point nommé, car la demande de statistiques sociales ne cesse de croître partout au pays.
2002 : Botté d’envoi pour les Carabins
Le 28 août 2002, les Carabins avaient rendez-vous avec l’histoire. Après 30 ans d’absence, l’équipe de football universitaire effectuait un retour attendu dans la ligue universitaire. Cecome-back témoigne du renouveau que connaît le programme de sport d’excellence de l’UdeM, longtemps délaissé au profit des sports de masse. La direction s’est associée à la cause des Carabins en mettant sur pied le Club des Gouverneurs du sport d’excellence. Présidé par le président-directeur général du Grand Prix F1 du Canada, Normand Legault, le Club assure aux athlètes d’élite un soutien financier afin de les aider à concilier le sport et les études.
2002 : L’infiniment petit
L’Université inaugure le pavillon J.-Armand-Bombardier, qui matérialise la collaboration entre l’Université de Montréal et l’École Polytechnique dans les domaines du génie et des nanotechnologies. Construit grâce au soutien de la Fondation J.-Armand Bombardier, le nouveau bâtiment répond à des normes très exigeantes pour permettre la recherche sur l’infiniment petit. Pour diminuer les risques de vibration dans un laboratoire particulièrement sensible, on a fait construire un immense bloc de béton complètement détaché du reste de l’immeuble.
2003 : 125 ans d’histoire de savoir
L’Université de Montréal célèbre le 125e anniversaire de sa fondation. Sous le thème « histoire de savoir », la communauté universitaire souligne les nombreuses réalisations de l’Université depuis sa fondation. Le 10 décembre 2003, dans le cadre des festivités, le pavillon principal reçoit officiellement le nom de pavillon Roger-Gaudry, en l'honneur du premier recteur laïque de l'Université de Montréal.
2005 : Le CHUM, d’hier à demain
La Faculté de pharmacie s’installe dans le pavillon Jean-Coutu, et l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie, dans le pavillon Marcelle-Coutu. Les deux pavillons jumeaux ont été construits grâce à la générosité du plus célèbre pharmacien du Québec et de son épouse. Ils sont reliés par l’agora Morris-et-Rosalind-Goodman, un vaste espace hybride et convivial qui sert de lieu de rencontre et peut accueillir jusqu’à 400 personnes.
2006 : Le mois des diplômés
Octobre devient le Mois des diplômés à l’Université. Grandes conférences, déjeuner humoristique, retrouvailles, activités festives, culturelles et sociales se déroulent pendant tout le mois d’octobre en l’honneur des quelque 260 000 étudiants que l’Université de Montréal a diplômés depuis sa fondation, en 1878.